Comme la religion et la politique, l’astrologie est un s.l.:et sur lequel tout un chacun semble vouloir exprimer sec opinion. Aussi bien chez ses adeptes que chez les incrédules elle semble avoir le don de susciter fort souvent la passion et parfois aussi la poésie. Pour Jean Calvin, par exemple, quiconque croit dans « le bonheur ou la misère dépend des décrets et présages des étoiles » est un infidèle, alors que le puritain Increase Mather voyait la main de Dieu à l’oeuvre dans le paszr d’une brillante comète au-dessus de la Nouvelle-terre, en 1682 : le phénomène « annonce un Hiver froid e. pénible, beaucoup de Neige et, par conséquent, de Grandes Inondations ». Séparés dans le temps par près de 2 000 ans, le romain Juvénal et l’écrivain contemporain Aldous nous disent tous deux qu’on peut déduire le caractère femme de sa croyance en l’astrologie. « Fuis le Manuel d’Astrologie pend encore à ses côtés, lisse comme de la gomme polie, rongé par son pouce infatigable!! Plongée dans la Science, elle laisse son compagnon partir ou rester, mais ne partage pas son destin » , écrit Juvénal Dans Crome Yellow, Huxley invente le personnage de Priscilla qui « passe sa journée à tirer les horoscopes des chevaux » pour placer « son argent scientifiquement. selon les commandements des étoiles >> Dans le Roi Lear, Shakespeare parle ainsi par la boude d’un de ses personnages : « Étrange faculté du monde. lorsque la chance nous boude souvent le fait de nos propres actes nous rendons coupables de nos désastres k soleil, la lune et les étoiles… Admirable évasion de l’homme putassier, qui met ses appétits de bouc à la charge d’une étoile ! »
A l’époque de la Renaissance, le savant Cornelius Agrippa renonça à l’astrologie après que des années d’ex-pe-riences décevantes l’eurent conduit à conclure qu’elle « ne reposait sur d’autres fondations que de simples vétilles et feintes de l’imagination >> Dans The Royal Art of Astrology, publié en 1946, Robert Eisler évoque l’attrait qu’exerce cet art, alors même qu’il en affirme la vacuité, « résidu ranci et superstitieux de ce qui fut une grande religion panthéiste, glorieuse tentative philosophique de comprendre et d’expliquer rationnelle-ment l’univers ». Depuis des générations, le catéchisme de l’astrologie en butte aux critiques.
Pourtant, il n’a pas cessé pour autant de séduire, comme en témoigne un article publié dans le Post de Washington, en 1974, sur la manière dont les députés américains recrutent leurs collaborateurs. Certain téléphonent à un bureau de placement auquel ils indiquent leurs préférences. Et c’est là que les choses se corsent. Un député précisa qu’il ne voulait pas de « signes d’eau » Scorpion, Poissons et Cancer. Un autre demandait un « collaborateur séduisant, intelligent et jeune.
Pas de catholiques, ni de signes d’eau. » Apparemment, il restera toujours quelqu’un pour préférer voir le monde au travers du prisme de l’astrologie.
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