Le Bateleur
LE PERSONNAGE
C’est un prestidigitateur. Il travaille avec un doigté extrême. Pour atteindre l’ âme il doit à peine la frôler. Quand il agit, rien ne doit peser, ni montrer la manoeuvre. Sinon l’être s’effarouche et refuse le message . Cette aisance vient de la simplicité du «truc». Son «truc» c’est l’analogie. Il utilise l’image de façon magique. De ce qu’il montre, on ne voit rien, mais on ressent tout. C’est un équilibriste, un danseur de corde et de coeur. Son secret, pour jouer et rejouer le jeu de l’âme, c’est de se tenir en son centre et de ne jamais le quitter .
Il pèse les éléments, les forces et les fonctions et il est ainsi à l’aise avec tous. C’est là, entre son coeur et sa tête, qu’il joue son rôle et qu’il découvre le chemin. C’est là qu’il puise son naturel et qu’il s’oublie dans une improvisation géniale . Il est con-centré sans effort ! On le sent libre de ces obsessions qui atteignent et paralysent les avides, les avares, les orgueilleux, les jouisseurs et les envieux.
NOMBRE
C’est le «UN». Il n’a rien à voir avec la répétition uniforme. Dans cette unité intérieure, chaque «composant» est différent. Le «UN» est ensemble. Chacun reflète et possède en lui le UN, c’est pour cela qu’il en fait partie libre et personnelle. Il s’adapte à la vie du tout qui lui est indispensable et dont il est inséparable . C’est un UN «intérieur», libérateur et valorisant, et non le servage triste et dictatorial des uniformes des séries et des mots d’ordre. C’est la liberté de penser l’amour. Le UN contient et reçoit tous les nombres. Rien ne va au delà du UN dans l’intériorité. Dans ce monde de l’âme, jamais l’unité n’est identique. La similitude qui nous réunit introduit toujours la différence qu’elle aime et qu’elle respecte.
LE NOM
Le «BA», c’est le langage sécrété par le coeur. Celui qui n’est jamais prononcé, mais toujours «entendu». C’est le langage des «voyous», ceux qui voient ce qu’on cache à tout le monde. Celui qui possède le «BA», c’est-à-dire le langage du BEAU, autrement dit l’Art Goth ou Argot, c’est celui qui comprend sans rien dire. Il doit se «taire» pour entendre. Car «cela» parle au-dedans des choses et des êtres et «cela» répond en lui. C’est un langage si léger qui pépie ! ON l’appelle la «langue des oiseaux» ! Il manie le vrai silence et fait naître les choses. Il est l’esprit de l’UNIQUE. Il saisit l’univers qui se reflète en lui et le suscite en nous. C’est le «sphinx» qui intrigue par son énigme. Il interroge pour que vous compreniez enfin en vous et que vous regardiez de l’autre coté du miroir. Il emmène en bateau ceux qui ont le temps et le coeur libre, cc «batelier» des fleuves de l’âme. Il dit tout en parabole, car il est professeur de symbole, afin que l’on «repente» nos pensées en «paradoxe». Quand on oublie de penser les mots, il nous souffle l’esprit par un calembour surpris. C’est le grand maître d’analogie pour que l’on comprenne enfin le ciel qui est en nous et où tout est semblable mais «inverse». Il nous apprend à lire à l’envers.