Le Pendu
Qui est le pendu dans le Tarot de Marseille ?
Il pend librement, par son pied qui est relié au «ciel». Il flotte!
Il apprend ce qu’est la liberté qui est loin d’être permissive. Elle apprend à manier le possible. On est «libre» dans le cadre d’un accomplissement cosmique. Nous sommes promis à l’être : C’est une fidélité à une promesse.
Apprendre à répondre à ce qui est promis, c’est pratiquer ce métier» d’être libre, c’est-à-dire «responsable». Il est lié par son serment, c’est-à-dire la nécessité de répondre par lui-même à l’exigence et au choix de l’amour. Il doit se retourner pour être à l’autre.
Problème : Peut-on être libre quand on est «uni» ? Peut-on être «uni» quand on est libre ?
Grave problème de l’attachement aux «créatures» et nécessité de se lier à l’unique «pied», la «déité» en soi et participation à la manifestation de «son» amour. La voie mystique est la seule issue pour la survie de l’être. Ceux qui «pèchent», qui éprouvent «L’arbre du monde» qu’ils doivent «émonder», sont les grands chercheurs de vérité. Ce sont d’abord les pécheurs, les mendiants du coeur, les brebis perdues (qui errent et qui se trompent) qui ont la révélation du royaume. Il ne s’agit pas d’une invitation à «pécher», mais de la nécessité d’une prise de conscience du «drame de l’absence de l’amour».
II s’agit donc du «pendu» ce pécheur retourné, c’est à dire repenti.
Le chiffre lié au Pendu ?
Le DOUZE, c’est la présence de l’UN au sein de l’UNION des DEUX. L’amour va désormais habiter dans l’être comme une TRINITÉ : 12 = 1 + 2 = 3. Quand vous serez DEUX, je serai au milieu de vous ! L’âme vit sa relation avec Dieu comme une pénétration «réciproque» qui féconde et enfante l’esprit. Entre les deux troncs «émondés», chacun de «six» branches 2 x 6 = 12, les «douze manifestations de l’être» sont accomplies. II acquiert son «libre arbitre» et son déterminisme accepté le libère. Il a accepté de devenir son ETRE. C’est le OUI à Dieu
Pourquoi le nom de pendu ?
Le pendu est «heureux». Il vit l’intensité de l’heure. Il est «suspendu» entre ciel et terre. Aucun «noeud» à la cheville ne l’entrave. Il est livré à sa «béatitude». Il ne s’appartient plus. Voici qu’il est l’heure et que nous avons l’âge ! C’est le moment de la «repentance». Il se retourne vers l’intériorité. Le travail ne se voit plus, il se fait au-dedans de lui. Les mains liées derrière son dos, il renonce à la possession des êtres. Il s’ouvre aux autres. Il est «adulte». Il n’est plus le centre de l’univers, mais le cosmos pénètre en lui par la croix.
C’est un miroir. Il se voit semblable mais à l’envers. Les «sens» sont intérieurs et donc inverses. C’est l’apparition de la latéralité contraire. La gauche prime la droite. Le coeur prime la tête, le bas domine le haut. L’intérieur prévaut sur l’extérieur. La tête en bas, le mental doit s’humilier devant la bonté et renoncer à son accaparement. Il faut que le «pendu» s’attache au «ciel» par sa partie la plus fragile, son «talon d’ achille» qui est sa faiblesse, par où il sera blessé par l’amour, et il en «mourra». Il va se délivrer du «matériel» par son mental aux cheveux bleus. Par neuf degrés ou boutons, sa cotte exprime le chemin du verbe, cette alchimie qui mène au don de Dieu. Il croise au niveau des genoux, la génération de l’homme et celle de Dieu.