Horoscope Bélier ?

Lorsqu’on observe le déroulement des mythologies, des religions, des images, des raisonnements et des civilisations successives de l’humanité telle qu’on la connaît et telle qu’on l’a déchiffrée jusqu’à ce jour, on découvre un fait étonnant. Par périodes d’environ deux mille ans, toute la pensée humaine s’est révélée axée sur un point précis qui se trouve correspondre à l’un des signes du Zodiaque. On peut déterminer ainsi des périodes relativement uniformes qu’on appelle des ères. Il y a eu l’ère du Bélier; elle fut bien antérieure à celle du Verseau où nous sommes en train d’entrer. L’ère du Verseau suit l’ère des Poissons, née il y a deux mille ans, qui suivait celle du Bélier, précédée elle-même par celle du Taureau. Il serait intéressant de remonter plus haut et ce n’est pas impossible. Faisons d’abord une remarque générale. Les ères se déroulent selon un signe du Zodiaque, mais elles semblent remonter le Zodiaque au lieu d’en longer le cours normal. Pourquoi cette inversion ? En essayant de définir l’ère astrologiquement, nous pouvons apprendre un certain nombre de choses. Je vais tenter de simplifier cet exposé technique. La Terre tourne autour du Soleil en trois cent soixante-cinq jours et chaque jour constitue un tour complet de la Terre sur elle-même. Ce mouvement de rotation s’effectue autour d’un axe imaginaire qui la traverserait d’un pôle à l’autre et jouerait le rôle d’un pivot. Cela, c’est bien connu. Mais nous le savons parce qu’on nous l’a enseigné; nous ne l’avons pas vu. Cela n’apparaît aucunement aux yeux du Terrien observant tout naturellement le spectacle qui s’offre à lui. Un observateur qui passerait une nuit entière, par temps clair, à regarder le ciel et les constellations d’étoiles qui y brillent verrait, à l’aube, poindre le Soleil sur la ligne d’horizon; or, avant que l’éclat de ,cet astre ne rende invisibles les étoiles, en ce point du ciel où il émerge se trouvait une constellation, c’est-à-dire une sorte d’archipel d’étoiles bien déterminé. Si cet observateur veille au cours d’une nuit de printemps, ces étoiles devant lesquelles monte le Soleil appartiendront à la constellation du Bélier.

La précession des équinoxes

A l’aube suivante, le Soleil se lèvera au même point par rapport à un repère terrestre : un sommet de montagne, ou un clocher. Mais ce sera un autre point par rapport aux étoiles. Au bout de trente jours, le Soleil continuera de se lever devant le même repère terrestre, à peu de chose près, mais il paraîtra le faire devant une autre constellation, le signe suivant du Zodiaque. Après le Bélier, ce sera devant la constellation du Taureau qu’il fera son apparition quotidienne. Au bout d’un an, le Soleil se sera levé successivement devant chacun des signes du Zodiaque. Il se retrouvera ainsi dans le Bélier. On sait aussi qu’au cours d’une année les jours et les nuits sont de longueur inégale; tantôt la nuit est plus longue que le jour, tantôt c’est le jour qui dure plus longtemps. A ce rythme, il y a deux exceptions, deux dates dans l’année où la nuit est égale au jour; on les appelle les équinoxes. Il y a un équinoxe de printemps et un équinoxe d’automne. L’équinoxe de printemps ouvre la période zodiacale du Bélier : le 21 mars. L’équinoxe d’automne a lieu le 23 septembre. Comme l’ensemble des planètes erre dans l’espace, il a fallu, pour fixer les données de l’astronomie, supposer un moment théoriquement immuable; la date du 21 mars a été choisie comme point de départ du cycle annuel. Un point fixe s’avérait indispensable pour y prendre appui dans les raisonnements ayant trait à l’espace et au temps. Dans le temps, ce point fixe est donc le jour où l’année commence et où s’ouvre la période zodiacale placée sous le signe du Bélier. Dans l’espace, c’est le point vernal. Qu’est-ce que le point vernal ? Comment l’a-t-on déterminé, dans ces espaces célestes où tout est toujours en mouvement? Il faut imaginer dans le ciel un équateur parallèle à celui de la Terre et situé dans le même plan.

C’est l’équateur zodiacal, ligne théorique partageant en deux moitiés la ceinture d’Eurydice qui entoure la Terre et qu’on appelle aussi le Zodiaque. On sait que la Terre évolue dans le ciel autour du Soleil en suivant une ligne dessinant une ellipse presque circulaire, inclinée par rapport à l’équateur zodiacal. Ces deux lignes elliptiques se coupent en deux points; ces points sont les équinoxes. Cela signifie qu’il y a équinoxe quand le Soleil paraît se lever en l’un d’eux. Pour un observateur placé sur la Terre, le Soleil paraît à l’horizon au point vernal et, ensuite, chaque matin, semble se déplacer pour parcourir le Zodiaque. Il se retrouvera en ce point vernal au bout de trois cent soixante-cinq jours, cinq heures, quarante-huit minutes, quarante-neuf secondes et six dixièmes. C’est la durée de l’année terrestre.

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