Séance astrologie grâce à Mercure
Mercure, dont le diamètre représente moins de la moitié de celui de la Terre, est la plus petite des planètes inférieures. C’est aussi la plus proche du Soleil (elle en est séparée par 58 millions de kilomètres). Vue de la Terre, Mercure ne s’écarte jamais de plus de 28° du Soleil, et son mouvement orbital, qui dure 88 jours, semble aller vers l’arrière, puis vers l’avant, comme si elle escortait l’astre du jour c’est ce qui lui a valu d’être considérée par la mythologie comme un héraut ou un messager. Elle est si proche du Soleil qu’elle est difficilement observable à l’oeil nu, sinon brièvement, au début de l’été ou de l’automne, au moment du lever ou du coucher du Soleil. De 1924 à 1929, l’astronome Eugène Antoniadi a observé en détail cette planète. Avec un télescope géant, il a distingué des zones sombres sur sa surface, auxquelles il a donné des noms empruntés aux mythologies grecque et égyptienne : Apollonia, Horarum, Aurora. Selon lui, il s’agissait de vastes régions obscures, aussi mystérieuses et séduisantes que les personnages dont il avait emprunté les noms. Malheureusement, des observations ultérieures, plus précises, ont montré que ces fameuses zones n’existaient pas.
Mercure dans l’histoire de l’astrologie ?
Pour les prêtres-astrologues de l’ancienne Mésopotamie, Mercure était le dieu Nabou, et on célébrait un culte en son honneur, essentiellement dans la ville de Barsippa, située à quelques kilomètres au sud de Babylone. Peu d’éléments concernant Nabou nous sont parvenus, mais on sait tout de même que, vers 1000 av. J.-C., il a remplacé une ancienne déesse sumérienne, Nisaba, la patronne des scribes. Il est le fils de Mardouk (l’équivalent de Jupiter), et on considérait que toute variation de l’aspect de la planète Mercure laissait présager quelque changement pour le fils du roi, le prince héritier. Le septième jour des fêtes du Printemps, marquant le nouvel an en Mésopotamie, Nabou délivrait Mardouk de sa captivité, ce qui symbolisait la restauration de l’autorité et de l’ordre pour l’année à venir. Le onzième jour, les dieux se réunissaient pour décider du destin du monde, tandis que Nabou enregistrait leur jugement. Les Sumériens croyaient aussi que Nabou avait le pouvoir de faire tomber la pluie, sans doute parce qu’il était censé avoir une action bénéfique sur les récoltes. C’est peut-être à partir de ces croyances que les Grecs et les Romains de l’Antiquité ont associé Mercure aux activités commerciales. Plusieurs langues européennes ont conservé la racine latine de mercurius dans des mots tels que e marchand » et commerce ». Le dieu Mercure est l’équivalent romain du dieu grec Hermès. A l’origine, c’était le dieu de la Fécondité et celui des Voyageurs. Le nom Hermès signifie littéralement e celui du tas de pierres » : ce dieu était en effet honoré par des empilements de pierres placés sur le bord de routes, et chaque voyageur ajoutait la sienne — tradition qui se perpétue encore dans la randonnée et l’escalade. En outre, ce dieu guidait l’âme des morts vers le monde souterrain, portait un couvre-chef qui le rendait invisible et était le messager des dieux. La nature divine d’Hermès-Mercure a été établie dès sa naissance. Ce jour-là, avant midi, il inventa la lyre, et avant la fin du jour, comme pour montrer son habileté à jouer des tours, il vola le bétail de son frère Apollon. Ayant séparé du troupeau cinquante génisses, il les conduisit, à la nuit tombée, en bas de la montagne. Pour modifier les traces de leur passage, il les fit marcher à reculons et il chaussa d’énormes sandales pour déguiser ses propres traces de pas. Apollon en conçut de la colère, mais Zeus fut charmé par l’intel-ligence de l’enfant — dont il fit son échanson. Dans certaines des représentations les plus anciennes, Hermès a l’aspect d’un vieil homme portant une longue barbe, alors qu’à l’époque grecque clas-sique c’était un beau jeune homme. En astrologie, il est souvent décrit comme l’incarnation des deux sexes, l’hermaphrodite. Un élément important de l’histoire de Mercure a son origine en Égypte. Dans le monde hellénique des derniers siècles qui ont pré-cédé la naissance de Jésus-Christ, l’assimilation de Mercure au dieu égyptien Thot était très largement admise. Cependant, à l’époque des premières dynasties, environ 3 000 ans av. J.-C., Thot était un dieu lunaire, doté de beaucoup des attributs caractéristiques de Mercure. Il était l’inventeur des sciences, en particulier de l’écriture, et le dieu de la Médecine. Comme Hermès, il assurait en même temps les fonctions de messager et de scribe des dieux. Ce glissement des attribu-tions, de la Lune à Mercure, illustre l’assimilation culturelle qui s’est effectuée, sous l’influence grecque, au cours du 5ème siècle av. J.-C. A partir de cette époque, Mercure tend à être appelé Hermès Trismégiste, et ce nom, qui est en même temps un symbole, sera par la suite employé par les mages et les alchimistes. Les Grecs d’Égypte appelaient couramment leurs dieux megistos, ce qui signifie e le plus grand ». Or, dans la langue égyptienne ancienne, on répétait plusieurs fois un adjectif pour lui donner plus de force ; suivant cet exemple, on a répété trois fois le terme megistos après le nom du dieu Thot-Hermès, pour signifier trois fois le plus grand », ensuite abrégé en trismegistos. Rapidement, le nom d’Hermès Trismégiste est passé dans le langage courant. Ce dieu était considéré comme celui qui avait donné à l’homme la médecine, la magie, l’astrologie et l’alchi-mie. Dans l’alchimie européenne, nous le rencontrons sous son nom romain, Mercure, idéal de l’oeuvre alchimiste et guide secret des adeptes de cette science, prenant parfois la figure du Christ, parfois celle d’un fourbe ou d’un dragon gardant le secret de la pierre philosophale. En astrologie, on dit que ceux qui sont nés sous l’influence de la planète Mercure ont l’esprit vif, qu’ils sont habiles et alertes, capables de penser rapidement et de parler avec facilité. Cependant, on considère qu’ils ont aussi une certaine tendance à l’inconstance.