Signes, prémonitions, avertissements de la Force Invisible.
Il suffit de savoir lire le sens caché.
- La pyromancie prophétisait par le feu, les flammes, la façon de se consumer des objets que l’on y jetait.
- L’aéromancie scrutait l’air, les vents, les nuages.
- L’hydromancie examinait l’eau de pluie.
- La géomancie interrogeait la terre sur laquelle des points, des petits trous faits au hasard, avec une baguette ou par le doigt, comportaient des significations valables. Cette science des points dans la terre ou le sable composait des figures à connaître. Agrippa voyait seize combinaisons. (Cet art est encore très florissant de nos jours, en Afrique.)
- La catoptromancie employait le miroir magique; on s’en sert beaucoup au Moyen Age. Elle venait de Perse. Pythagore aussi possédait un miroir magique, comme les sorciers de Thessalie. Saint Augustin en parle. Rembrandt, dans son célèbre portrait de Faust, a posé devant le magicien un miroir magique que celui-ci interroge. Et on y lit des lettres magiques hébraïques que nous déchiffrons : ± ADAM + TE + DAGERAM AMRTET ALGAR ALGAS TINAH
Un des textes magiques, que tout magicien consultait parfois, était le De Opera-tione Daemonum, écrit en grec au me siècle par Psellos, dit Psellin et que Marcile Ficin traduisit en 1497, avec le Livre des Mystères égyptiens. On y mentionne comment faire parler les démons au moyen d’un bassin rempli d’eau (était-ce déjà la voyance dans l’eau, ou le cristal ?) On y lit aussi comment les Euchètes font diabolique assemblée, le soir du Vendredi saint, perpétuant dans l’obscurité d’affreux rites et des obscénités, des incestes, des actes contre nature. Ces rites magiques avaient grand crédit au xve siècle. On lisait beaucoup aussi l’Almageste de Ptolémée, que les Arabes avaient fait connaître; indispensable pour l’astrologie. Les livres les plus consultés certaine-ment étaient ceux de la Kabbale, le Sepher Jedzirath, ou Livre de la Création, et le Zohar ou Le Livre de la Splendeur, avec leurs commentaires très écoutés par les juifs depuis un siècle.
Cette doctrine magique, avec ses formules et ses nombres, était en cours chez tous les Kabbalistes de l’époque. Nous y reviendrons ultérieurement, pour la magie cérémonielle. Partout apparaissaient les Esprits gardiens du Trésor, selon la formule de la Clavicule de Salomon : possessions, sortilèges, divination, présages, apparitions, dépendaient de ces génies et lutins, Esprits familiers ou vampires que l’on ne peut méconnaître. Charmes, talismans, maléfices, anneaux d’invisibilité, philtres d’amour et philtres de mort, constituaient donc le premier stade d’apprentissage de tout magicien. Le second stade nous amènera aux fantômes et farfadets, aux évocations, aux apparitions de Satan, au sabbat des sorciers et aux pactes lucifériens.